In Situ interactive installation, Audio-Video-Robotic
Presented in the gallery Autrep'ART, Marseille,
(February 26th - March 26 th),
Realized in collaboration with Shani Dacosta and Jérome Marietti.
Presented in the gallery Autrep'ART, Marseille,
(February 26th - March 26 th),
Realized in collaboration with Shani Dacosta and Jérome Marietti.
Best regards to Michel Tubiana
And Special thanks to Philippe Gonnet for his creative help.
"Aujourd'hui le regard n'est plus l'exclusivité du vivant. D'autres entités, (ici opto-électronico-mécaniques), ont pris l'impossible pouvoir de saisir dans leur balayage incessant et obsédant, un fragment de notre réel. Mues par un mouvement rapace elles déplacent leur unique oeil pour croiser nos errances, cartographiant méthodiquement les présences relatives de nos corps dans l'espace calibré d'une galerie d'art. Etonnant ballet de cyclopes jouant de notre présence, acharnés à couvrir insatiablement leurs champs respectifs, oubliant notre malaise d'être ainsi réduits à de simples variations lumineuses goulûment digérées et transformées en sinusoïdes sous voltées. Animées d'un mouvement propre à leur inventer une identité, les machines à scruter définissent un territoire optique et dynamique, abandonnant la subjectivité du cadre à d'autres. Le pendule, la guillotine, l'excentrique, trois figures bouclées sur elles-mêmes, stigmates d'une petite mort mécanique où les corps de chair s'entrelacent dans les connexions préprogrammées du grand surveilleur.Nos trois mécanos de l'image n'en restent pas là. Si le premier organisme parkinsonien ne suffisait pas à nous faire saisir la relativité du regard, ils y rajoutent en dessinant les contours troublant d'une relation scopique et dorsale, rencontre pulsante avec un autre aléatoire.
Séparé par une cloison trouée d'un téléviseur, béance électronique, l'autre n'est visible que par l’apport de lumière commandée par son propre rythme cardiaque. Enfilant l'index dans l'orifice idoine, l'image n'apparaît qu'en dévoilant l'état de votre système sympathique. A mesure que votre émotion grandit devant le spectacle de votre compère vous observant, son dos se dessine plus lumineusement.
Pièges à regard, émotions connectées, l'image se construit par l'ouverture du système vivant. Nous nous faisons face mais je ne vois que son dos, nos index se touchent presque et la lumière dans laquelle je flotte est tributaire de son pouls. Si il ou elle s'en va je serais dans le noir. Un érotisme de la connexion se fait jour, oû les émotions se calibrent et se croisent dans des câblages prothèses.
Dacosta, Marietti et Silondi proposent avec E-Muons un traité du regard machinique à l'usage des candides qui oublient de lever la tête dans la rue pour observer les constellations de cyclopes qui peuplent nos quotidiens. (cf.Paul Virillo, La machine de vision, Ed. Galilée. 1988).Le regard est sorti du corps pour essaimer les écrans, saturant l'espace de croisements et de ricochets scopiques, les trois d' E-MUONS nous engagent dans un corps à écran oû le vertige des situations impossibles déchire nos perceptions dans les cliquetis aigus des machines à voir . "
François Lejault
© LIBAT 2013